Association de la guerre électronique de l’armée de terre
Le contexte géopolitique à la veille de la Guerre
19 juillet 2013.
Le cadre géopolitique à la veille de la guerre
La Première Guerre mondiale est la résultante d’une évolution géopolitique de l’Europe découlant du déclin marqué de l’Empire ottoman, en particulier dans les Balkans, de l’expansion de la Russie, d’une monarchie Austro-Hongroise vieillissante, du pangermanisme et de la volonté du IIème Reich à imposer, en cette fin du XIXème siècle, sa vision du monde et à satisfaire ses ambitions et son développement économique, notamment vis-à-vis des grandes puissances coloniales que sont l’Angleterre et la France, fût-il nécessaire de faire la guerre pour y parvenir comme le traduit le théoricien militaire du pangermanisme, le général Friedrich Von BERNHARDI : « L’Allemagne n’a pas le droit de voir dans le maintien de la paix le but de sa politique ….. La guerre est un facteur indispensable de la culture, l’expression même de la vitalité et de la force des pays civilisés ».
En 1903, la Serbie, ancienne province ottomane peuplée de slaves, a gagné son indépendance au grand dam de l’Autriche-Hongrie. La région des Balkans connaît une effervescence importante dans cette première décennie du XXème siècle avec de nombreuses crises locales impliquant la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, la Bulgarie, le Monténégro, la Grèce, l’Italie, l’Empire Ottoman, l’Autriche-Hongrie. Pour parvenir à leur fin, les pays à majorité slaves s’unissent dans une Ligue Balkanique soutenue par la Russie.
En 1913, malgré l’effort des grandes puissances pour régler ces crises et conflits, les tensions, voire les rancœurs, demeurent, notamment entre serbes et austro-hongrois, chacune des parties souhaitant faire triompher sa vision régionale. L’Autriche-Hongrie se rapproche fortement de l’Allemagne, y compris sur le plan militaire.
A la veille de la guerre, deux alliances se font face : d’un côté, la triple Alliance ou Triplice regroupant l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie, et, de l’autre, la triple Entente impliquant la France, la Russie et l’Angleterre. Chacune de ces alliances tenait par des traités ou accords bilatéraux plus ou moins marqués par les engagements réciproques des différentes parties. Elles découlaient pour l’essentiel, de la défaite française en 1870. Leur constitution et les mécanismes qui les fondent seront un facteur déterminant dans le déclenchement de la spirale infernale conduisant à la guerre.
L’assassinat de l’archiduc d’Autriche et de son épouse à Sarajevo, le 28 juin 1914, restera gravé à jamais dans la mémoire collective comme le déclencheur de la première guerre mondiale. L’auteur, un étudiant serbe, Gavrilo Prinzip, est membre de la société terroriste serbe « la Main noire » ainsi que son complice, Tchabrinovitch.
La disparition de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois, est initialement accueillie avec des sentiments partagés en Autriche et en Hongrie. Ses positions en faveur d’une juste égalité pour la population slave avec les autres lui valent une hostilité partagée par les Serbes, qui y voient un danger sur leur influence auprès de l’ensemble des Slaves dans la région, et par les austro-hongrois qui identifie une menace sur la pérennité de l’empire sur son flanc sud.
Cependant, Vienne trouve dans cet attentat l’opportunité d’isoler définitivement la Serbie et incrimine aussitôt le gouvernement de Belgrade. Aussi, la diplomatie autrichienne rentre-t-elle en contact avec l’Allemagne et remit-elle une lettre de François-Joseph destinée à l’Empereur Guillaume II. Il y est écrit : « …la paix ne pourra devenir une certitude que lorsque la Serbie (…) disparaîtra des Balkans en tant que facteur de puissance (…) ; la politique de paix poursuivie par tous les monarques d’Europe sera compromise tant que ce foyer d’agitation criminelle restera impuni ».
Le 5 juillet, le Kaiser fait connaître sa réponse à Vienne : « de toute façon, l’attitude de la Russie sera hostile (...) ; que la guerre éclate entre elle et l’Autriche-Hongrie, on peut être certain à Vienne que l’Allemagne, en fidèle alliée, se tiendra aux côtés de la monarchie. D’ailleurs, la Russie est loin d’être prête pour la guerre (…) il serait regrettable que l’Autriche ne tirât pas parti des circonstances présentes si favorables pour elle (…) ».
Le 7 juillet, un conseil des ministres à Vienne débouche sur l’attitude à avoir vis-à-vis de la Serbie : une intervention militaire est indispensable, soit sans avertissement préalable, soit, plutôt, après la remise d’un ultimatum aux conditions inacceptables. Après le ralliement de Tizza, premier ministre hongrois qui prônait la prudence, le texte de cet ultimatum est élaboré. Il réclame en particulier la participation à l’enquête judiciaire de fonctionnaires ressortissant du gouvernement de Vienne, mettant ainsi à mal la souveraineté du gouvernement serbe.
....La suite à compter du 23 juillet prochain .