Association de la guerre électronique de l’armée de terre
CYBERGUERRE ET CYBERDEFENSE
7 février 2014.
La planète « cyber » est en plein bouillonnement quel que soit le continent.
L’affaire SNOWDEN a eu pour conséquence un changement d’hommes à la tête de la « National Security Agency ». Pour prendre la direction de l’agence et celle du « Cyber Command », le gouvernement américain a choisi un militaire, le Vice-Amiral Michael ROGERS, spécialiste en guerre électronique. Son adjoint, Richard LEDGETT, un civil venant également d’être désigné, est issu de la NSA où il servait à la « Signal Intelligence Directorate ».
On peut constater que les origines des deux nouveaux responsables à la tête de la NSA leurs permettent de bien maîtriser le domaine électromagnétique, tant dans son volet renseignement que dans celui de l’agression.
Ces nominations peuvent laisser augurer une complémentarité certaine, pour ne pas dire une totale symbiose, entre les domaines électromagnétique et informatique dans le cadre de la cyberguerre.
La Russie semble adopter une organisation similaire à celle des Etats-Unis en créant également un « Cyber Command ». On peut d’ailleurs s’interroger sur l’implication de cette nouvelle structure dans les résultats revendiqués par la Syrie sur le nom de domaine Facebook qu’elle déclare avoir piraté.
La Chine, qui a déjà été l’objet de critiques américaines appuyées sur de possibles attaques cybernétiques, dispose également de structures semblables. Avec la Russie, elle est clairement identifiée par les Etats-Unis comme l’un de ses deux principaux adversaires dans le domaine de la « cyberguerre ».
L’Europe n’est pas en reste.
En Allemagne, la Bundeswher s’est engagée dans le domaine de la cyberdéfense et d’aucun de s’interroger sur ses réelles capacités à faire face à une véritable attaque sur ses systèmes opérationnels.
En France, le Ministère de la Défense vient d’arrêter et de publier son « pacte défense cyber » qui mobilisera des moyens et des compétences du ministère pour mieux lutter contre les attaques cybernétiques et protéger les systèmes étatiques.
Ce pacte se décline en 6 axes (voir ci-dessous) et 50 mesures. A découvrir dans le dossier joint à cet article.
Axe 1 : Durcir le niveau de sécurité des systèmes d’information et les moyens de défense et d’intervention du ministère et de ses grands partenaires de confiance.
Axe 2 : Préparer l’avenir en intensifiant l’effort de recherche tant technique et académique qu’opérationnel, tout en soutenant la base industrielle.
Axe 3 : Renforcer les ressources humaines dédiées à la cyberdéfense et construire les parcours professionnels associés.
Axe 4 : Développer le Pôle d’excellence en cyberdéfense en Bretagne au profit du ministère de la défense et de la communauté nationale de cyberdéfense.
Axe 5 : Cultiver un réseau de partenaires étrangers, tant en Europe qu’au sein de l’Alliance Atlantique et dans les zones d’intérêt stratégique.
Axe 6 : Favoriser l’émergence d’une communauté nationale défense de cyberdéfense en s’appuyant sur un cercle de partenaires et les réseaux de la réserve.
Ce bouillonnement dans le domaine du Cyber ne peut que rasséréner ceux qui avaient ébauché la réflexion sur le domaine voici plus d’une décennie.
JM D