Association de la guerre électronique de l’armée de terre
Messager n°22
19 novembre 2014.
Editorial
Les mois passent et les tristes nouvelles continuent de s’égrener au fil des semaines pour nous annoncer la disparition de camarades ou de parents. Nos pensées vont à leurs proches et à leur mémoire.
Depuis le mois d’avril, de nombreux évènements ont jalonné la vie de l’association dont certains d’une portée toute particulière pour notre domaine et pour elle-même.
Pour le domaine
- Après la mise à l’honneur des différents régiments de la brigade de renseignement lors de leur engagement en Afghanistan, et notamment les deux régiments de GE, une nouvelle manifestation est venue concrétiser l’apport indéniable d’un appui électronique au profit des forces de la FIAS. En effet, sur proposition de l’OTAN, l’association des « Old Crows » a attribué son prix 2014 au 54e régiment de transmissions pour l’efficacité de son engagement durant plus de dix années en Afghanistan, contribuant directement à l’action et à la protection de la force. Ce prix a été remis au chef de corps à Washington, le 7 octobre dernier. Cette nomination, suffisamment rare pour une unité française, mérite d’être particulièrement soulignée.
- Une étude américaine récente de la Rand Corporation souligne l’excellence de l’engagement français au Mali. Cette étude présente en particulier la modularité à partir de laquelle la force expéditionnaire a été construite et projetée comme un modèle du genre dont pourrait s’inspirer le général ODIERNO, chef d’état-major de l’US Army, pour monter les futures opérations extérieures de l’armée de terre américaine. Dans ce cadre, il est bon de rappeler que les modules de guerre électronique et de renseignement d’origine électromagnétique ont été projetés sur la base de l’alerte « Guépard nouvelle génération » tant au profit de la force Serval que des forces spéciales. Là encore, l’appui apporté s’est révélé déterminant dans la planification et la conduite des opérations comme dans la protection des forces.
Pour elle-même :
- Souvent évoquée, toujours souhaitée, la conservation du patrimoine de la guerre électronique de l’armée de terre apparaissait comme une chimère. Peu imaginait une issue. Une conjonction de facteurs favorables, tenant tant aux hommes qu’au calendrier, a permis de mettre au point un partenariat entre l’école des Transmissions, le musée et l’AGEAT. Ce partenariat a été signé le 17 juin 2014 par le commandant de l’école, « Père de l’Arme », le directeur et la conservatrice du musée et le président de l’AGEAT. Ce partenariat prévoit une délégation donnée à l’association pour enrichir le patrimoine matériel et documentaire de la GE et pour le sauvegarder en coordination avec le musée, notamment au travers d’inventaires. Elle met en tant que de besoin ce patrimoine à la disposition du musée et des unités de guerre électronique de l’armée de terre ainsi qu’auprès de chercheurs ou étudiants intéressés par le domaine. L’expertise reconnue à l’association est sollicitée non seulement en interne aux armées, et tout particulièrement à l’armée de terre, mais également en externe auprès d’organismes en charge de la valorisation d’un patrimoine mémoriel militaire.
A une époque où se conjuguent reconnaissance de l’action du domaine dans les opérations extérieures grâce à l’excellence du personnel des régiments et découverte du rôle déterminant que leurs aïeux ont également tenu dans la Grande Guerre, il apparaît indispensable de capitaliser les témoignages de ceux qui ont vécu ou ceux qui vivent, depuis plus d’une décennie, une activité opérationnelle exceptionnelle en intensité et en diversité.
Cette capitalisation doit permettre d’entretenir la mémoire collective du domaine au fil du temps. A ce titre, une collaboration étroite et confiante doit s’instaurer entre les retraités, les unités et l’association selon des modalités à définir avec le commandement pour le recueil et la discrétion à assurer dans la conservation de ces témoignages, voire de leur diffusion.
Mais cette intention, déjà évoquée à plusieurs reprises, doit se traduire en actes avant que ne s’érodent les souvenirs ou que ne se dispersent, voire disparaissent, les acteurs.
Ce point rejoint le projet de plan d’action entre les unités et l’AGEAT. Pour soutenir l’action de l’association, il importe que tous, adhérents ou non, acteurs en activité ou à la retraite, fassent preuve d’une même volonté de s’associer au profit de la mémoire collective du domaine.
Faisons nôtre ce slogan : « Agir ensemble, c’est l’essence même d’une association ».
Parmi ceux qui nous lisent et qui le souhaite, rejoignez-nous .
Bonne lecture
J-M D