Association de la guerre électronique de l’armée de terre
Messager n°23
17 juin 2015.
Malheureusement, c’est une constante. La liste déjà conséquente de ceux qui nous ont récemment quittés ne cesse de s’allonger. Camarades, parents, ce sont toujours des disparitions douloureuses. Nos pensées vont à leurs proches et notre action, autant que faire se peut, va à l’entretien de leur souvenir.
Depuis le mois d’octobre dernier, l’association poursuit son action pour mieux faire connaître le domaine, notamment par le biais d’une démarche historique et culturelle toujours aussi marquée. Celle-ci s’inscrit tant au profit des unités de guerre électronique de l’armée de terre que du milieu civil. Cette démarche a d’ailleurs permis d’obtenir des services fiscaux le statut d’association d’intérêt général et partant l’autorisation de délivrer des reçus fiscaux aux adhérents.
Pour les unités
Afin de faire connaître les origines du domaine aux stagiaires de la division « renseignement-guerre
électronique » de l’école des transmissions, une conférence, sur l’histoire du service des écoutes pendant la
Grande Guerre, s’est tenue le 3 février 2015 au quartier LYAUTEY à Rennes. Tous, instructeurs comme
stagiaires, terriens comme aviateurs ou marins, ont été surpris par les origines aussi lointaines du domaine
et la technicité de l’époque.
Chaque année, le commandant de la force terrestre valide les propositions des brigades interarmes et
spécialisées désignant les parrains des promotions de jeunes engagés initiaux des centres de formation
initiale militaire (CFIM). Pour l’année 2015, le parrain de promotion du CFIM de la brigade de renseignement
et de la brigade franco-allemande est un interprète-écouteur, qui servait dans un poste d’écoute
téléphonique : Pierre HOFF alias HOTTIER, tué le 3 septembre 1916 à la cote 304 près de Verdun.
L’association s’est chargée de préparer le dossier qui a été porté par le 54e RT. Le 11 mars, en liaison avec le
chef du CFIM, elle a mis en place une exposition et réalisé une conférence pour mieux faire comprendre
l’action du service des écoutes au sein duquel Pierre HOFF a servi durant plus d’une année et retracer son
parcours avec l’aide de sa famille. La présence d’un descendant de la famille HOFF a contribué à renforcer
l’aspect émotionnel de la cérémonie de baptême.
Pour marquer le 61e anniversaire de la chute du camp retranché de Dien Bien Phu et souligner l’action de la
Compagnie Autonome d’Ecoute et de Radiogoniométrie (CAER) lors de la guerre d’Indochine, le 44e RT et
l’association ont coordonné leurs efforts pour permettre au CBA (er) GANTHERET, ancien de la CAER, de
venir témoigner au régiment, le 6 mai, de ce qu’il avait vécu dans ces derniers mois de la présence française
en Indochine.
Pour le milieu civil :
Liée par une convention avec le conseil général de la Meuse, l’association met à profit le centenaire de
l’invention des postes d’écoute téléphonique dans le Verdunois pour exposer au fort de DOUAUMONT, du 6
juin au 20 septembre 2015, une reconstitution de l’un de ces postes.
Plusieurs conférences ont été prononcées et d’autres sont programmées pour faire découvrir et connaître
l’histoire du service des écoutes durant la première guerre mondiale. Parmi celles-ci, citons en particulier
celles au profit de l’amicale des auditeurs de l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale de Paris-Ile
de France, le 1er juillet 2015, de la Mission Histoire du Conseil départemental de la Meuse, le 19 septembre
2015, et de la Société d’Histoire de Mutzig, le 14 novembre 2015.
La commissaire aux collections du mémorial de Verdun et le cabinet LE CONTE-NOIROT, en charge de la nouvelle muséographie du mémorial, ont sollicité l’association pour l’identification de certains matériels de
communications (téléphones, télégraphe) ainsi que son expertise pour trouver une solution pédagogique permettant d’expliquer le principe de fonctionnement des postes d’écoute téléphonique. La réouverture du mémorial, le 6 février 2016, devrait permettre de faire découvrir cet aspect méconnu de la bataille.
Les actions évoquées ci-dessus prouvent, s’il en était encore besoin, la nécessité de capitaliser le maximum d’éléments liés à l’histoire du domaine GE.
Au moment où l’armée de terre se lance dans une réflexion sur la gouvernance du domaine « renseignement-guerre électronique », il apparaît, d’une manière de plus en plus prégnante et urgente, de concrétiser cette capitalisation.
A l’exemple du CBA (er) GANTHERET (88 ans, ex-sergent-chef en Indochine) qui est venu témoigner au 44, je ne peux que formuler des voeux pour que tout un chacun ou chacune, ayant servi sur un théâtre d’opérations ou au sein des Forces Françaises en Allemagne, contribue à cette capitalisation avec l’aide de l’association, s’il ou elle le désire.
Dans une ambiance sociétale de plus en plus identitaire, ne perdons pas l’identité de notre passé et ne la poussons pas dans les oubliettes de l’histoire faute d’avoir cédé à la facilité de penser que d’autres s’en préoccuperont.
N’hésitez pas à contacter l’association pour vous faire connaître, que vous soyez ou non adhérent, jeune ou plus ancien, en activité ou retraité, quel que soit, ou ait été, votre grade. C’est toujours le premier pas qui coûte. Mais par votre démarche, vous contribuerez à la conservation de notre, de votre patrimoine. Faisons nôtre ce slogan : « Agir ensemble, dans l’intérêt général, c’est l’essence même d’une association ».
J-M D