Discours d’ouverture

6 février 2004.

 

Discours d’ouverture de la première Assemblée Générale de l’AGEAT par le Général DOIREAU.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, chers amis de la guerre électronique,

Permettez-moi tout d’abord de m’adresser en votre nom au 44éme Régiment de Transmissions et à son Chef de Corps, le colonel DEGOULANGE, afin qu’ils soient remerciés non seulement de nous recevoir aujourd’hui mais aussi de leur soutien dans notre démarche de création d’une amicale de la guerre électronique de l’armée de terre. Nous savons quelle période chargée ils traversent en ce moment et leur exprimons notre gratitude pour leur aide essentielle dans notre entreprise. Pour ma part, je suis très honoré qu’il me soit donné d’ouvrir la première assemblée générale de notre amicale et heureux de vous voir si nombreux à avoir répondu à notre appel. Merci donc de votre présence à Mutzig.

Quelques mots rapides pour me présenter à tous. Je suis "entré en guerre électronique" lors de ma première affectation de sous-lieutenant au 708éme Bataillon de GE à Landau, devenu en 1971 le 44ème RT. Je l’ai quitté Lieutenant pour y revenir Chef de Bataillon avec, entre temps, un passage et un commandement de la 785ème Compagnie de guerre électronique à Rennes. A la création du 54ème Régiment de Transmissions, j’ai été désigné comme chef du BOI de cette nouvelle unité et j’y suis ensuite revenu pour en être le Chef de Corps. Entre temps, j’avais rejoint le Bureau Etudes de l’EMAT pour m’occuper des programmes de Guerre électronique, ainsi d’ailleurs que ceux relatifs à l’optronique, au camouflage, fumées et peintures...

Dés lors, vous comprendrez aisément que lorsqu’une équipe de gens entreprenants et décidés m’a contacté et proposé de rejoindre leurs rangs pour créer l’AGEAT, je n’ai pas eu à hésiter très longtemps. De plus, le moment m’a semblé particulièrement bien choisi, alors que les Transmissions viennent de fêter avec brio leur soixantième anniversaire, ce qui correspond d’ailleurs aux 35 ans de la naissance de la première unité française de GE (le 708éme BGE), pour que naisse enfin une amicale de la GE de l’armée de terre. Peut être étions-nous en train de perdre, au fil du temps, les liens qui doivent nous unir à nos anciens dont certains ont vécu des moments forts et qui, tous, ont eu une vie professionnelle enrichissante.

Mais pourquoi une amicale telle que l’AGEAT alors qu’existent des amicales d’unités qui "tournent" déjà très bien ? Parce que notre ambition est de faire vivre une amicale qui ne soit pas de même nature, permettant ainsi d’être un complément aux autres qui doivent continuer à fonctionner comme elles le font aujourd’hui. Une amicale d’unité regroupe des adhérents qui, à une époque ont travaillé ensemble et ont plaisir à se retrouver, souvent autour d’une table, pour échanger des souvenirs communs. Par ailleurs, ils se tiennent informés des activités des uns et des autres par le biais de bulletins de liaison. Notre AGEAT vise autre chose et devra se caractériser par son ouverture et sa diversité.

En premier lieu, ouverture à nos adhérents : Nous souhaitons regrouper tous ceux qui, autrefois ou aujourd’hui ont œuvré ou oeuvrent encore au sein de la guerre électronique. Nos adhérents ne se sont pas forcément connus dans le cadre de la vie professionnelle mais se regroupent pour évoquer et partager leur passion commune : la GE. Vous représentez déjà ici cette ouverture : il y a parmi nous des anciens d’avant même la création d’unités de GE constituées. Ce sont ces transmetteurs qui ont connu l’Indochine ou l’Algérie et qui viennent de la CAER, des compagnies TRS 708 ou 728 ou autres... Il y a aussi bien sûr les anciens des unités plus récentes : 708 BGE, 785 CGE, 44 RT, 54 RT. Mais il y a surtout notre lien avec la réalité d’aujourd’hui : ceux qui servent actuellement au sein de nos unités. Je souhaite enfin que cette ouverture se manifeste par l’accueil de nos camarades civils ou militaires d’autres armées qui ont travaillé avec nous (n’oublions pas les DAT ou autres structures extérieures aux 3 unités AT).

En second point, diversité de nos activités : Nous avons tout d’abord vocation à favoriser la connaissance mutuelle de nos adhérents. C’est pourquoi nous prévoyons une prochaine réunion dans six mois. Nous pourrions par exemple nous retrouver à l’occasion d’un baptême de nouveaux matériels et pour minimiser le coût de tels déplacements, l’amicale financera le repas. Bien sûr un bulletin de liaison vous rendra compte régulièrement des évolutions de l’AGEAT et des activités en cours comme des réunions à venir. L’ouverture d’un site Internet est aussi dans nos projets. Ce site, dont le lieu d’hébergement reste à définir (ce pourrait être l’ESAT, notre maison mère, si cela est possible) comportera deux volets : l’un ouvert au public et l’autre réservé à nos adhérents. La partie publique pourra comporter des documents de base (tels que statuts de l’amicale, règlement intérieur et formulaire d’adhésion), mais aussi une partie historique retraçant l’histoire de la GE et être agrémentée de documents photographiques ou vidéo. Il sera ensuite possible d’accéder à une partie réservée par le biais d’un mot de passe donné à chaque adhérent. Elle comportera la liste complète des adhérents (avec toutes les précisions que chacun acceptera d’y mettre), les compte rendus des réunions et les procès verbaux des assemblées, des anecdotes et récits (pour ce faire nous lançons un appel en priorité à nos anciens pour qu’ils puisent dans leurs souvenirs). Il serait bon, à l’heure de la digitalisation, d’y adjoindre vos photos renseignées (la date, le lieu de la prise de vue et les noms des personnes y figurant) que chacun pourrait librement télécharger ou imprimer. On y trouvera également le résultat des travaux de nos groupes de travail dont je vais vous entretenir maintenant.

Nous avons vocation à promouvoir et valoriser la guerre électronique : le site Internet y participera dans ses pages ouvertes au public. En complément, nous proposons deux types d’actions :
 le premier consiste à créer, sur simple proposition d’adhérents qui accepteraient d’en prendre le pilotage, des groupes de travail capables de réfléchir sur un sujet donné de façon à être force de réflexion, voire de proposition sur certains problèmes rencontrés en GE. Juste un exemple qui me vient à l’esprit : je sais qu’il y a parmi nous des radio-amateurs passionnés. Sans doute observent t’ils des émissions et modulations dont la GE n’a pas vraiment connaissance : ils pourraient élaborer un catalogue renseigné de leurs observations.
 le second concerne le musée des Transmissions que nous devons aider dans toute la mesure de nos possibilités pour que la GE y soit bien représentée. Bien sûr ces deux actions ne sont pas les seules que nous devons être capables d’entreprendre dans la perspective d’une valorisation de notre spécialité. Vos suggestions seront les bienvenues.

En troisième point, prévoyons l’ouverture à un fonctionnement "décentralisé", compte tenu du nombre important d’adhérents auquel nous devons nous attendre. Ce qui signifie que le comité directeur n’est là que pour les actes légaux et obligatoires de notre amicale. La qualité de ses travaux, l’intérêt de ses réunions et son efficacité dans la communauté GE ne seront que le résultat d’initiatives des adhérents de notre amicale. Toutes vos propositions seront examinées puis prendront forme si un nombre suffisant de volontaires sont prêts à s’y investir. En d’autres mots, seule la démarche du volontariat fera vivre l’amicale.

Pour terminer quelques mots sur les aspects financiers. Je remercie tout d’abord la Société THALES qui encourage notre démarche en créditant l’AGEAT de mille Euros. Je sais que d’autres s’apprêtent également à le faire. J’y vois la preuve des espoirs dont nous sommes porteurs. Nous voulons créer une carte d’adhérent, un logo de l’amicale et vous envoyer un pin’s AGEAT. Evidemment ceci coûte un peu et il y aura quelques investissements à faire car nous ne pouvons rester les débiteurs d’un régiment qui a déjà payé des affranchissements de courrier pour nous. C’est la raison pour laquelle il vous est demandé une première cotisation de trente-six Euros qui assurera votre adhésion jusqu’au 31/12/2003. C’est donc en quelque sorte une avance de six mois qui vous est demandée, la cotisation annuelle étant proposée à vingt-quatre Euros. Je remercie enfin ceux d’entre vous qui, de par les statuts sont exonérés de cotisation mais ont néanmoins tenu à cotiser.

J’achève ici mon introduction qui, bien qu’un peu longue m’a semblé nécessaire pour préciser les grandes lignes de nos ambitions que ni les statuts ni le règlement intérieur ne révèlent et je déclare ouverte la première assemblée générale de l’Amicale de la Guerre Electronique de l’Armée de Terre.