Association de la guerre électronique de l’armée de terre
Participation de l’AGEAT aux cérémonies du Centenaire de la Bataille de Verdun
1er juin 2016.
Dans le cadre des journées commémoratives du Centenaire de la bataille de Verdun, l’Association de la guerre électronique de l’armée de terre (AGEAT) a été intégrée aux pôles officiels de présentation de l’armée de terre. C’est ainsi qu’elle s’est installée aux côtés du 1er Régiment d’infanterie, face au monument aux morts de Verdun.
Retenue par la Délégation au patrimoine de l’armée de terre (DELPAT), l’AGEAT a exposé les 27 et 28 mai une reconstitution d’un poste d’écoute téléphonique des communications allemandes de première ligne.
Largement complétée par des panneaux d’information et des extraits de procès-verbaux du poste d’écoute du bois des Caures, cette exposition a retenu l’attention de plus de 500 visiteurs, grands et petits, jeunes et anciens, néophytes ou reconstituteurs, français ou étrangers.
La plupart d’entre eux a été surpris de l’existence de cette capacité de renseignement activée dès le printemps 1915 dans le Verdunois, au lieu-dit le Bois brûlé, dans la forêt d’Apremont près de Saint-Mihiel.
Fin 1915, le 2e bureau de la Région Fortifiée de Verdun (RFV) disposait d’une dizaine de postes d’écoute téléphonique. Tous ont largement participé à éclairer le commandant de la RFV sur la montée en puissance du dispositif d’attaque allemand.
Samedi 28, Monsieur TODESCHINI, Secrétaire d’état aux anciens combattants et à la mémoire, a honoré de sa présence cette exposition et a montré un vif intérêt pour un sujet que lui aussi méconnaissait.
L’exposé relatif au rôle joué par le poste d’écoute du bois des Caures, le 12 février 1916 (jour prévu pour la première phase de l’offensive allemande), a étonné nombre de visiteurs dont le Secrétaire d’état. Les précisions fournies par ce poste ont en effet permis de déjouer une importante attaque partant de Flabas en direction de Beaumont.
Jugez en vous-même tout l’intérêt !
« Plus de 2000 Allemands étaient engagés dans cette première phase de la manœuvre face au 56e Bataillon de chasseurs à pied appartenant au groupe de chasseurs du lieutenant-colonel Driant. Les conversations du début de matinée confirmaient les indices relevés les jours précédents. Alerté dès 08h30, puis tenu au courant de l’évolution des préparatifs d’attaque tout au long de la matinée (diffusion de 5 notes entre 8h30 et midi), le commandement français a pu prendre les mesures pour contrer cette première offensive avant qu’elle ne soit réellement lancée, notamment en déclenchant un tir de barrage avant que les vagues d’assaut allemandes ne s’élancent. Comme le rapportent le procès-verbal de cette journée et le journal de marche et des opérations de la RFV, les officiers allemands ont été surpris de l’instantanéité du tir de l’artillerie française. Leur désarroi était grand et les pertes sévères. Craignant même une contre-attaque française, l’ennemi renonce à poursuivre ses projets prévus pour le 13 février. »
Les interceptions des communications du 12 février et des jours précédents ont certainement contribué à retarder l’attaque générale. A l’échec de cette première attaque vient s’ajouter une aggravation des conditions météorologiques à partir du 13 février soir. La conjugaison de ces deux facteurs a fait différer l’offensive générale allemande et a donné quelques jours supplémentaires aux défenseurs de Verdun pour poursuivre leurs travaux d’organisation défensive et permettre l’arrivée des premiers renforts.
Cet exposé a permis également de faire le lien entre le poste d’écoute du bois des Caures et le témoignage laissé par Pierre HOFF après son affectation à ce poste comme interprète-écouteur. Ainsi, il a été possible de faire connaître à M. TODESCHINI, le choix de Pierre HOFF comme parrain des promotions 2015 des engagés volontaires initiaux de la brigade de renseignement et de la brigade franco-allemande.
Malgré l’annulation de l’exposition le 29 mai en raison des mesures de sécurité imposées pour la visite présidentielle, l’AGEAT a pu faire connaître à un large public un aspect méconnu de la Grande Guerre. Elle a dignement représenté l’armée de terre, l’arme des transmissions et le domaine du renseignement et de la guerre électronique.
Cela ne peut que nous encourager dans la voie suivie.
JM D