Association de la guerre électronique de l’armée de terre
Décès du Général de corps d’armée Dominique PINEL
7 janvier.
Le 27 décembre 2024, le Général de corps d’armée Dominique PINEL nous a quitté, terrassé par un cancer du sang foudroyant.
A l’origine de la création, en 2002, de l’Amicale de la Guerre Electronique de l’Armée de Terre, devenue Association en 2013, nous ne pouvions pas rester sans lui rendre un hommage appuyé.
Avec l’accord de son épouse, vous trouverez ci-dessous son parcours et un témoignage qui illustre la personnalité de Dominique PINEL.
Son parcours
Né le 28 octobre 1958 à Chambéry (Savoie), Dominique intègre l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1977, promotion « Maréchal DAVOUT ». Après deux années passées à Coëtquidan, il rejoint l’école d’application des transmissions à Montargis.
A sa sortie d’école en 1980, il est affecté à l’unité expérimentale du réseau intégré des transmissions automatique (UE-RITA) à Epinal. En 1984, il est muté au 28e régiment de transmissions, élément organique de la Force d’Action Rapide, et prend, en 1985, le commandement de la 4e compagnie, unité de centres nodaux spécialisée notamment dans le raccordement des PC de la division aéromobile. A l’issue de son temps de commandement, en 1987, il retourne à l’école d’application des transmissions comme instructeur puis chef du groupe simulation. Il participe à la mise sur pied du « centre d’exploitation des réseaux et des systèmes » au profit des stagiaires tout en préparant le concours de l’école de guerre.
Reçu au concours en 1990, il passe deux années à l’école militaire pour suivre les cours de l’école supérieure de guerre (ESG) et de l’école supérieure de guerre interarmées (ESGI). A l’issue, il est affecté au bureau « études et prospective » de la Direction du renseignement militaire. Il effectue un séjour en ex-Yougoslavie de mai à novembre 1994 au sein du bureau renseignement du quartier général de la force de protection des Nations Unies (FORPRONU). Il quitte la DRM en 1995 pour rejoindre le « bureau opérations-instruction » du 54e Régiment de transmissions à Haguenau et effectue à nouveau un séjour en ex-Yougoslavie de décembre 1995 à avril 1996 comme chef du centre de mise en œuvre renseignement de la division multinationale sud-est (IFOR/SALAMANDRE 1).
En 1997, il est muté au bureau « système d’information et de communication » de l’état-major de l’armée de terre (EMAT) comme chef de la section « guerre électronique-sécurité des systèmes d’information ». Fort de son expérience en OPEX, il assure la conduite et le suivi des programmes d’armement pour ce domaine et il obtient la création d’un centre de préparation opérationnelle de la guerre électronique (en mai 2000). Promu au grade de colonel en 1999, il quitte Paris pour Mutzig à l’été 2000, afin de prendre le commandement du 44e Régiment de transmissions. En 2002, il rejoint Saumur pour mettre sur pied le centre d’enseignement et d’études du renseignement de l’armée de terre dont il avait posé les prémices lors de son passage à l’EMAT. Il quittera le commandement du centre, en 2005, pour le corps de réaction rapide-France à Lille, comme chef du bureau renseignement. Durant le 1er semestre 2008, il suit un stage de 17 semaines en Angleterre et sort diplômé du High Command and Staff Course (cours supérieur de commandement et d’état-major).
En août 2008, il est nommé au grade de général de brigade et prend le commandement de la brigade de renseignement à Montigny-lès-Metz, en assure la réorganisation et le transfert vers Haguenau de l’état-major, du 2e Régiment de hussards et du 28e Groupe géographique. En 2010, il retourne à Paris comme adjoint au sous-chef « Plans » de l’état-major des armées où il traite les dossiers relatifs au transfert à Balard, à la création du service des essais et expérimentations de la Défense, au livre Blanc et à la loi de programmation militaire. Il est nommé général de division en 2011. Après 3 années à la division « Plans », il rejoint l’inspection des armées comme adjoint où lui est confié le mandat ministériel sur la « formation » du personnel civil et militaire du ministère, tout en menant 25 inspections s’inscrivant dans le cadre de la transformation du ministère. En 2016, il est muté à la direction générale de l’armement comme adjoint spécialisé « Transformation-Interopérabilité » au directeur de la stratégie. En mars 2017, il est nommé général de corps d’armée. Il quitte le service actif en octobre 2017.
En 2018, il intègre l’équipe de THEMIIS Institue comme expert « préparation de l’avenir et intelligence ».
Il était Commandeur de la Légion d’honneur et Chevalier de l’ordre nationale du Mérite, marié et père de quatre enfants
Témoignage par le général (2s) Jean-Marc DEGOULANGE
« Le 1er janvier 2025, mon épouse et moi avons appris avec stupeur le décès de Dominique survenu le 27 décembre, après une maladie foudroyante. Au-delà des affectations dans lesquelles nous nous sommes succédés ou croisés, nous venions de perdre un ami.
Ma première rencontre avec Dominique remonte au 27 juin 1987 pour lui succéder à la tête de la 4e compagnie du 28e régiment de transmissions, à Orléans. La seconde date de mai 2000, à l’état-major de l’armée de terre au sein du bureau système d’information et de communication en vue de ma future affection, où il me met au courant et me conseille sur la conduite et le suivi des programmes d’équipement des régiments de guerre électronique avant qu’il ne prenne le commandement du 44. La troisième est en juin 2002, à Mutzig pour, à nouveau, lui succéder, à la tête du 44. Enfin, la quatrième se déroule en août 2008, lorsqu’il prend le commandement de la Brigade de renseignement où il me trouve comme colonel adjoint et chef d’état-major.
Durant ces 37 années au cours desquelles nous nous sommes côtoyés, je retiendrai quelques traits de sa personnalité sur le plan professionnel comme sur le plan humain.
Dominique a toujours été un visionnaire depuis son affectation à l’unité expérimentale du RITA à Epinal jusqu’à sa dernière affectation au sein de la Direction générale de l’armement. Technicien dans l’âme ayant le souci de l’utilisateur, il s’appuyait sur les expériences vécues pour se projeter dans l’avenir. A titre d’exemple, l’impulsion qu’il a donnée pour intégrer des moyens de guerre électronique dans des véhicules blindés et assurer leur fonctionnement en réseaux. Outre les aspects purement techniques dans la conduite et le suivi des programmes d’armement pour le domaine, il intégrait les aspects doctrinaux et la formation du personnel. Dans ce cadre, il a très largement contribué à la création du centre de préparation opérationnelle de la guerre électronique et de l’école du renseignement qu’il a commandée. Sa détermination a été sans faille lors de la réorganisation et du regroupement d’une partie importante de la Brigade de renseignement sur le quartier Estienne près de Oberhoffen. Bourreau de travail, toujours dans l’anticipation, il cultivait l’efficacité avec un sens extrêmement rigoureux de l’organisation et du respect des délais.
Exigeant dans le travail, il l’était également envers lui-même dans ses relations humaines. Son esprit fin lui permettait d’appréhender aisément toutes les problématiques et d’y répondre avec une grande acuité. Doué d’un sens de l’humour à la palette très large, il pouvait se montrer décapant ou tout en subtilité. A l’écoute de ses subordonnés, il n’hésitait pas à s’engager pour les soutenir notamment dans les moments les plus difficiles. Soucieux de rapprocher le personnel servant dans la guerre électronique, il est à l’origine de la création, en 2002, de l’Amicale de la Guerre Electronique de l’Armée de Terre, devenue Association en 2013.
Ses quelques traits de caractère peuvent se résumer par : « Chef exigeant, mais bienveillant », d’aucuns diraient un chef d’exception, à qui le renseignement et la guerre électronique de l’armée de terre doivent beaucoup.
Repose en paix mon cher Dominique. »
Le général de corps d’armée Dominique PINEL est décédé d’un cancer du sang foudroyant (voir lymphome Institut Curie). Afin de contribuer à mieux diagnostiquer et traiter cette maladie, son épouse sollicite le soutien de ceux qui ont connu Dominique pour aider la recherche médicale sur les formes de lymphome.
« Leur implication honorerait la mémoire de mon époux et m’apporterait un réconfort moral. Je vous remercie de la bienveillance avec laquelle vous jugerez ma requête, vous assurant de ma sincère considération »
signé Annick LE GOUEZ – PINEL son épouse.
Vous pouvez faire un don à l’Institut CURIE (voir faire un don)