Association de la guerre électronique de l’armée de terre

Le système ELEBORE
17 septembre 2009.
Entré en service en 1974, le système ELEBORE (Ensemble de Localisation, Ecoute et Brouillage des Ondes Radio-électriques Ennemies en gamme HF) est un ensemble homogène qui permet entre 1 et 30 MHz :
l’écoute et la localisation des sources radio-électriques
le brouillage des émissions et l’intrusion dans les réseaux de l’adversaire
la transmission rapide et sûre des renseignements, recueillis au centre de préanalyse, vers l’échelon supérieur
Composition et articulation du système
Le détachement est équipé de stations spécialisées, installées dans des shelters fixés sur véhicules tous chemins.
Il comprend :
une station de préanalyse
deux stations de direction gonio et brouillage (DGB : Direction Gonio Brouillage ; une en réserve)
trois stations d’écoute
six stations de brouillage (BINOC : Brouilleur, Intruseur en Ondes Courtes)
six stations radiogoniométriques
Le détachement se répartit sur le terrain en trois ensembles :
un centre d’exploitation et d’écoute formé des stations de préanalyse, DGB et des stations d’écoutes
les stations BINOC reliées par moyen radio-électrique à la station de direction
une chaîne de radiogoniométrie également reliée par moyen radio-électrique à la station de direction
Le centre d’exploitation et d’écoute
C’est le noeud du système.
La station de préanalyse
En liaison avec le PC régimentaire reçoit les directives concernant les réseaux à surveiller et retransmet les résultats obtenus par les écoutes, la radiogoniométrie et le brouillage.
Les analystes disposent d’un interphone pour communiquer avec les opérateurs d’écoute et la station de direction, de magnétophones et d’un terminal relié au calculateur de triangulation. Avec le temps ce calculateur a été remplacé par des ordinateurs PC plus souples et plus évolutifs.
La station d’écoute
Les opérateurs d’écoute sont chargés d’intercepter et éventuellement d’enregistrer les émissions radioélectriques. Ce sont eux qui renseignent les analystes sur l’évolution des réseaux et qui lancent les alertes radiogoniométriques.
Le shelter comprend cinq postes de travail équipés chacun de deux récepteurs RRTM2 complété par un adaptateur panoramique permettant de visualiser une bande de 100 kHz autour de la fréquence d’accord, un magnétophone UHER 4000, un casque et un pupitre de commande.
La station dispose d’une antenne fouet (qui permet la mise en oeuvre dans un délai d’une dizaine de minutes) et d’une antenne filaire large bande.
L’alimentation est assurée par un groupe électrogène 220V/10kVA. Deux batteries de secours permettent le fonctionnement en cas d’arrêt de l’alimentation 220V.
La station de direction gonio et brouillage (DGB)
C’est le centre technique du système, son rôle est triple :
direction de la radiogoninométrie
calcul de triangulation
direction du brouillage et de l’intrusion
Les alertes radiogoninométriques proviennent des stations d’écoute sous forme de données binaires, sont complétées et envoyées par radio aux goniomètres. Les messages de réponse des goniométres transitent par la baie de direction et sont envoyés au calculateur de triangulation. Avec l’évolution de l’informatique ce calculateur a donc été remplacé par un PC. Parallélement, les liaisons radio avec les radiogoniométres ne permettant pas un éloignement trés important donc générant une plus grande erreur de parallaxe sur des distances de tir longues, il a souvent été fait appel à des liaisons téléphoniques pour des distances d’implantation plus longues.
Les ordres de brouillage et d’intrusion sont envoyés par transmission de données à partir d’un tableau de télé-affichage.
Deux postes de travail équipés chacun de deux récepteurs et d’un adaptateur panoramique permettent de guider et de constater les effets du brouillage.
La station dispose des mêmes antennes et du même groupe électrogène que la station d’écoute.
La station de radiogoniométrie
effectue les relevés demandés instantanément, par calage automatique du récepteur gonio sur la fréquence prescrite par l’opérateur d’écoute.
La station comprend un radiogoniométre instantané à indication visuelle de marque Plath utilisant le procédé WATTSON-WATT avec lever de doute, commandé par un synthétiseur numérique relié au terminal de transmissions de données.
Elle posséde deux systèmes d’antennes :
antenne ferrite croisée installée sur le toit du shelter
antenne U-ADCOCK à deux bases (10 et 20 m) déployée sur le terrain en 4 heures
La station de brouillage
réalise les opérations de brouillage et d’intrusion ordonnées par la station de direction.
La gamme de fréquence de l’émetteur va de 1,5 à 30 MHz, sa puissance est de 1000 W crête à crête. Il est raccordé à une antenne fouet de 10 métres installée au milieu du toit accessible par une échelle interrompant l’émission par sécurité. Pour une émission directionnelle, on dispose d’une antenne doublet large-bande.
Son alimentation est assurée par un groupe électrogène 220V/10kVA.
La baie d’exploitation reçoit les ordres de la station directrice, elle est capable de télécommander la fréquence d’émission de l’émetteur. Les types et les modes de modulation sont nombreux de façon à pouvoir attaquer différentes sortes d’émissions.
Schéma de déploiement du système ELEBORE
En 2000, EMILIE a succédé au système ELEBORE. Les fondements sont identiques, le matériel évidemment a bénéficié de la fulgurante évolution des technologies électronique et informatique. Il est le nouveau système de guerre électronique mobile HF de l’armée de terre.
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